Hans-Joachim Klein, l’ancien terroriste membre du commando Carlos, est décédé
Ancien terroriste repenti des années 1970, Hans-Joachim Klein est décédé mercredi 9 novembre 2022 à Sainte-Honorine-la-Guillaume, dans l’Orne, à 74 ans. C’est ici qu’il vivait depuis 1993. Il avait passé cinq années de prison, en Allemagne.
Hans-Joachim Klein est décédé mercredi 9 novembre 2022, chez lui à Sainte-Honorine-la-Guillaume (Orne), dans sa 75e année. Il avait fait partie des Cellules révolutionnaires, un groupe terroriste d’extrême gauche qui a sévi pendant les années 1970 en Allemagne de l’Ouest, son pays natal.
Trois morts dans la prise d’otages
Fin 1975, il faisait ainsi partie du commando du terroriste Carlos qui avait pris en otages 66 personnes, dont onze ministres du Pétrole des pays membres de l’Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole), à l’aéroport de Vienne, en Autriche. Prise d’otages qui s’était soldée par la mort de trois personnes.
Grièvement blessé, il avait réussi à s’enfuir, le début d’une cavale qui durera vingt-trois ans, avant son arrestation en 1998, dans ce village de 330 habitants au nord de l’Orne, où il avait trouvé refuge en 1993, sous le pseudonyme de Dirk.
« Tout le monde l’appréciait, se souvient une habitante. Dès qu’il y avait une animation dans le village, il donnait un coup de main. Son arrestation nous a tous stupéfaits. » L’Allemand, qui se faisait passer pour un journaliste, vivait là dans une double clandestinité, fuyant à la fois la police et ses anciens camarades : dès 1977, il avait rompu publiquement avec le terrorisme, rupture qu’il avait expliquée en 1980 dans La Mort mercenaire, livre préfacé par son ami Daniel Cohn-Bendit.
« La prison l’a détruit »
Extradé en Allemagne, Klein avait été condamné à neuf ans de prison et effectué cinq années derrière les barreaux. À sa libération en 2003, il était revenu s’installer à Sainte-Honorine-la-Guillaume. « Tous mes amis sont ici » , avait-il expliqué à Ouest-France en 2008, attendant une naturalisation française qui n’est jamais venue.
« La prison l’a détruit, affirment ses voisins. À son retour, il avait mis un peu de distance avec les gens, sans doute par peur de s’exposer. Il était poli et discret, sa mort nous fait de la peine. » C’est ici, dans l’Orne, que « Dirk » sera inhumé, lundi 14 novembre.