Laurent Vicomte avait dessiné Balade au bout du monde, série marquante de la bande dessinée
Grand dessinateur et scénariste, décédé dimanche, Laurent Vicomte avait peu publié mais des séries marquantes.
Laurent Vicomte avait dessiné Balade au bout du monde, l’une des grandes séries, en bande dessinée, des années 1980, cette époque où le neuvième art sortait de l’adolescence avec des revues comme À suivre ou Circus qui renouvelaient le genre grâce à des récits plus littéraires, plus longs aussi.
À côté des Passagers du vent, de François Bourgeon, chez le même éditeur (Glénat), autre BD marquante, Balade au bout du monde, scénarisée par Pierre Makyo, séduisait avec son dessin réaliste d’une grande élégance. L’histoire est intrigante à souhait : un photographe, kidnappé dans un marais, se réveille dans une prison du Moyen-Âge…
Un nouveau best-seller
Vicomte en dessine les quatre tomes du premier cycle (1982 à 1988), multi-primé. C’est un best-seller.
Il se lance ensuite, seul cette fois, dans un nouveau grand projet, Sasmira. L’histoire d’un musicien classique qui s’isole et sombre, obsédé par une rencontre avec une vieille femme morte dans ses bras.
Le premier tome, en 1997, est un succès à la fois critique et public. Il va pourtant falloir attendre près de quinze ans pour voir le tome 2 publié.
Une œuvre réduite mais exceptionnelle
Si Laurent Vicomte a écrit l’ensemble du scénario, son côté très méticuleux dans le dessin prolonge l’attente. D’autant qu’il aime prendre son temps. Deux autres tomes sortent finalement, en 2016 et 2018, en collaboration avec d’autres dessinateurs.
Né à Sainte-Adresse, station balnéaire près du Havre, décédé dimanche 9 août, à 64 ans, Laurent Vicomte laisse une œuvre réduite mais exceptionnelle.
« Il a toujours fait preuve d’une exigence folle et les œuvres qu’il a signées de son trait raffiné lui ont permis d’être considéré comme l’un des auteurs majeurs de la bande dessinée contemporaine », écrivait hier Glénat, son éditeur.